RENCONTRE AVEC CORENTIN POTTIER

RENCONTRE AVEC CORENTIN POTTIER

Corentin Pottier 2021

Corentin Pottier cavalier français présent l’année passée et médaillé lors de l’épreuve CDI3* La Tuilière, nous raconte son histoire autour des chevaux.

Quel a été votre ressenti sur le podium de l’épreuve CDI3* La Tuilière de l’année passée ?

Dans la vie d’un sportif, monter sur un podium représente toujours une récompense significative. C’est aussi une reconnaissance pour les heures de travail fournies par toute une équipe mobilisée autour d’un cheval. Lorsque cette performance est réalisée à domicile, sur un concours en France, la saveur est toute particulière. Le plaisir de performer est d’autant plus fort lorsque cela est devant son propre public.

Que pensez-vous du CDI Jiva Hill Stables ?

Le CDI de Jiva Hill est certainement l’un des plus beaux concours en France de la saison.Convivial tout en étant haut-de-gamme, c’est un évènement très prisé car l’accueil des chevaux et cavaliers y est excellent, le jury toujours d’un très haut niveau, les pistes de belle qualité et la soirée, bien sûr, mémorable ! La concurrence y est toujours au rendez- vous, ce qui ajoute une touche de piment au week- end.

Qu’avez-vous ressenti en montant aux côtés de champions olympiques et autres grands noms du dressage ?

Évidemment, c’est une source de motivation supplémentaire. Gotilas participait, au CDI Jiva Hill Stables, à son tout premier concours international au niveau Grand Prix. Figurer parmi les meilleurs aux côtés de cavalières multi-médaillées est évidemment une grande fierté mais c’est aussi un réel challenge, une inspiration. Les grands champions sont à la fois un modèle à suivre, un rappel à la plus grande humilité et une aspiration au maximum de concentration pour espérer les concurrencer.

Quels sont vos objectifs et attentes dans votre carrière équestre ?

Je gère avec ma conjointe Camille Judet Cheret une écurie en Seine-et-Marne. Pamfou Dressage est une entreprise familiale, créée en 1978 par mes beaux- parents. Aujourd’hui, nous aspirons à voir s’épanouir cette structure notamment dans le sport de haut niveau et le commerce de chevaux de dressage. Tout est réfléchi pour que nous puissions, Camille et moi-même, évoluer sereinement vers le plus haut niveau avec, comme objectif, des sélections en équipe de France lors des plus grandes échéances mondiales.

Hormis l’équitation, quelles sont vos autres passions dans la vie ?

J’adore monter à cheval mais j’aurais pu avoir mille autres vies en prenant tout autant de plaisir. Mon métier et ma passion me laissent peu de temps libre mais me permettent aussi de voyager à travers le monde, de découvrir de nouvelles cultures, de rencontrer des gens de milieux très variés. Le sport, en général, me passionne. Je suis assidûment les grandes rencontres sportives, notamment en football. Je suis féru d’actualité et de politique, motifs de lectures quotidiennes. À mes heures perdues, je m’adonne volontiers à certains jeux vidéo. J’aime cuisiner, jardiner, effectuer des travaux dans la propriété.

Selon vous, quels sont les éléments importants à avoir pour faire partie des meilleurs cavaliers au monde ?

Les ingrédients principaux sont certainement la persévérance, le dévouement, le goût de l’effort,
la capacité à se remettre en question, l’esprit de compétition comme l’esprit d’équipe, la résilience. Soyons honnêtes, rien n’est possible sans un business plan solide permettant de subvenir aux besoins économiques d’un sport coûteux. Mais avant tout et plus que tout : il faut aimer infiniment les chevaux.

A quoi ressemble une de vos journées types pendant la semaine ?

Chaque jour de la semaine, le planning se divise entre l’entraînement de nos chevaux de compétition le matin puis l’enseignement prodigué à nos élèves, notre préparation physique et mentale et la gestion administrative des écuries l’après-midi. En tant que cavaliers professionnels, nous sommes obligés de gérer une entreprise afin de financer une saison sportive. Je monte environ six chevaux par jour mais je supervise également le management de la structure et le développement des infrastructures. Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas car nous sommes très fréquemment en déplacement pour les concours, les stages et le commerce.

Quelles sont vos sensations lorsque vous êtes en concours, sur votre cheval ?

Je rechigne toujours à partir en concours tant j’apprécie le quotidien dans nos écuries. Néanmoins, une fois en selle, l’envie de performer revient toujours au galop. Je me mets dans une bulle déjà plusieurs heures avant mon épreuve, je visualise ma reprise comme me l’a enseigné ma préparatrice mentale Johanna Hellborg. Une fois à la détente, plus rien ne peut m’atteindre. C’est seulement moi, mon cheval, mon équipe.

Qui sont les personnes qui contribuent à votre carrière sportive ?

Au quotidien, je travaille en étroite collaboration avec Camille et Isabelle, ma belle-mère, pour l’entraînement des chevaux. Deux fois par mois, Norbert van Laak intervient lors de stages et/ou concours. Mes parents sont propriétaires de certains chevaux, ce qui est une grande chance. Il y a évidemment de nombreux acteurs impliqués dans le succès d’un cavalier : à domicile, d’une part, avec une large équipe de grooms, soigneurs, assistants administratifs ; à l’extérieur avec un staff très large constitué d’un coach mental, d’un coach physique, d’un kinésithérapeute et ostéopathe mais aussi d’un vétérinaire, maréchal ferrant, dentiste, nutritionniste, éthologue, etc.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer dans l’équitation, et plus particulièrement dans le dressage ?

Il ne faut pas négliger les bases. Plus elles sont solides, plus la suite sera facile. Il faut tout de suite apprendre correctement car il est ensuite très difficile de se débarrasser de ses défauts ou de ses mauvaises habitudes. Avoir un bon cheval et un bon entraineur dès le départ fera gagner beaucoup de temps par la suite.